PROFESSEUR
 
La découverte de l'espace caribéen

ACTIVITE PEDAGOGIQUE : HISTOIRE 6ème, 5ème et MODULE 2nde

Les exercices proposés peuvent être utilisés pour le programme de 5ème « L'Europe à la découverte du monde », pour l'adaptation des programmes (6ème et 5ème) et la 1ère partie en module de seconde dans le cadre de la séquence « Humanisme et Renaissance ».

1. La géographie de la découverte : les voyages de Christophe Colomb  dans l'espace caribéen.

CONSTRUCTION D'UNE CARTE HISTORIQUE

Objectif : approche cartographique (conformément aux accompagnements de programme du cycle central mais aussi exercice préparatoire à l'exercice de cartographie du bac).

- Mobiliser des informations à cartographier.

- Exercice de localisation.

- Construire une légende et donner un titre.

Complément d'information

Il y aurait à nuancer le postulat selon lequel le continent américain aurait vécu dans un grand isolement jusqu'à Colomb (thèse avancée par Van Sertima, selon laquelle il y aurait eu des culturels anciens entre l'Amérique pré-colombienne et l'Afrique noire ; existence de courants migratoires venus d'Asie ; hypothétique descendance des Vikings du Vineland (Xe siècle) ; mythique voyage du mansa du Mali Aboubakar II vers l'ouest en 1348 ; nouvelles pistes portant à croire que le navigateur chinois Zheng-He aurait pu toucher le continent américain début XVe).

S'il y a eu des contacts ponctuels entre le continent américain et les autres parties du monde, l'Amérique reste un continent où le développement des civilisations s'est déroulé de façon endogène jusqu'au XVe. Avant l'intrusion européenne, l'univers américain n'a pas conscience de lui-même dans sa globalité. C'est le regard européen qui crée le continent américain.

DOCUMENTS

DOCUMENT 1 : Voyage de découverte 
DOCUMENT 2 : Voyages exploratoires 
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In Histoire et civilisation de la Caraïbe, tome 1, sous la direction de J-P. Sainton, éd. Maisonneuve et Larose, 2004, p.146 et 148.

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DOCUMENT 3 :  Eléments de l'histoire de la Caraïbe 
Réalisé à partir de Histoire et civilisation de la Caraïbe, dirigé par J-P. Sainton, 2004
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Questions

1/ Sur le fond de carte (http://www-peda.ac-martinique.fr/histgeo/caraib_NS.shtml), tracez les différents itinéraires suivis par Christophe Colomb lors de ses 4 voyages dans l'espace caribéen (utilisez une couleur précise pour chacun de ses voyages.).

2/ Inscrivez le nom donné par Christophe Colomb aux différentes îles ainsi que leur nom amérindien (2. doc 2).

3/ Construisez la légende.

Situation d'apprentissage

Ce travail peut se faire par petits groupes.

Suivant la constitution des groupes, le travail s'appuiera soit sur les documents 1 et 2 soit sur le document 3.

Dans les collèges bien équipés, les groupes peuvent utiliser pour la localisation, l'atlas électronique « Emergences caraïbes »

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2. Les petites Antilles : le territoire des Kallinagos (ou Kalinas)

Les Amérindiens des petites Antilles se nomment Kalinas ou Kallinagos et les européens les ont appelés Caraïbes (Caribes etc.). Les 3 dénominations seront utilisées indifféremment dans les pages qui suivent.

- Extraire des informations.

- Repérer des arguments.

Document 1 L'origine des habitants des Petites Antilles

« […] Ils sont descendus des peuples les plus voisins des îles, qui sont à la terre ferme 1. Ce qui est tout certain. L'amitié qu'ils conservent avec eux et le commerce2 des uns avec les autres en sont des marques aussi bien que l'uniformité du nom dont les uns et les autres s'appellent, sçavoir est3 kallinago […]. Nous appelons […] nos sauvages Karaïbes.

Relations de l'île de la Guadeloupe, tome 1, Père Raymond Breton, 1647, Société d'Histoire de la Guadeloupe, édition 1978, p.52

1 Cette expression désigne une région située à l'emplacement actuel du Venezuela et des Guyanes.

2Commerce : ici le mot peut avoir le sens d'échanges de biens mais aussi de relations amicales.

3 « Sçavoir est » : à savoir

Présentation du document.

Raymond Breton est un père dominicain qui a vécu aux Antilles entre 1635 et 1653 particulièrement à la Dominique et en Guadeloupe. Fin observateur de ces populations, il a laissé notamment des ouvrages sur la langue caraïbe.

Questions

- Quel nom se donnent les habitants des Petites Antilles?

- D'où viennent-ils ? Placez cette région sur la carte commencée avec l'exercice 1 et compléter la légende.

- Quel nom les Européens donnent-ils aux habitants des petites Antilles ?

- Trouvez deux arguments montrant que le Père Breton est d'accord avec les Amérindiens des Petites Antilles quand ils parlent de leur lieu d'origine.

Eléments de réponse et approfondissement

* Les populations des petites Antilles s'appellent elles-mêmes Kalinas ou Kallinagos du nom de l'ancêtre éponyme et leurs mythes indiquent une origine guyano-amazonienne (une aire qui englobe aujourd'hui le Venezuela et les Guyanes).

* Le nom « Caraïbe » (cf. Les Caraïbes : cannibales ou bons sauvages ?, doc. 2 "Quelques éléments de réponse") a été donné aux Amérindiens des petites Antilles par les Espagnols au moment de leur arrivée dans Antilles. Ils les opposent aux pacifiques Arawaks des Grandes Antilles (les Taïnos). Les Espagnols croient comprendre que les îles du sud sont peuplées de dangereux guerriers mangeurs de chair humaine. Ils entendent les mots « Caniba » ou « Cariba » prononcés par les Taïnos ; ce qui signifie « homme terrible », « homme fort » en langage arawak. Ces vocables donneront naissance aux « Caraïbes » et aux «cannibales », synonymes d'anthropophages.

* En fait, et c'est paradoxal, nous avons beaucoup d'incertitudes sur les origines du peuple qui a donné son nom à la Méditerranée américaine car les populations amérindiennes de la Caraïbe présentent des filiations complexes pas encore complètement démêlées. Quand les Caraïbes sont-ils éventuellement arrivés dans les Petites Antilles ? Nous ne savons rien sur l'épaisseur chronologique de ce peuple et aucun site archéologique ne nous a donné d'information sur leur culture matérielle. Ils sont connus à travers les récits des chroniqueurs (flibustiers, missionnaires ou colons) qui nous montrent des populations partiellement acculturées (vocabulaire, utilisation d'outils métalliques, de la voile, de la verroterie, culture de nouvelles plantes comme la canne à sucre, le bananier) depuis l'arrivée des Espagnols en 1492.

* La présence humaine est attestée dans les Petites Antilles depuis le second millénaire avant J C. (période précéramique). Puis des populations de culture arawak quittent le continent et s'installent dans les Petites Antilles à partir du Ve siècle avant JC. Les chroniqueurs et l'historiographie traditionnelle font état d'une invasion de « Caraïbes » qui remplaceraient les Arawaks dans les Petites Antilles au XIIIe siècle. L'archéologie ne confirme pas ce remplacement d'une population par une autre. De plus, la langue des Kalinas appartient au groupe linguistique arawak et non caraïbe.

* Les historiens avancent l'hypothèse d'une évolution et d'une différenciation culturelle progressive entre Amérindiens des grandes Antilles (civilisation des Taïnos) et Amérindiens des petites Antilles (les Kalinas/Kallinagos). Cette différenciation commencerait à partir du VIIe siècle pour s'affirmer du XIe au XVe siècle. Elle est le produit d'un mouvement endogène et non le résultat d'une « invasion caraïbe »

Les sociétés insulaires forment donc une mosaïque qui possède le même fond culturel mais elles sont à des stades différents d'organisation. La société taïno est sédentaire et hiérarchisée (système de la chefferie) avec des caciques possédant des pouvoirs politiques et religieux. Il y a une classe dominante les « Nitaïnaos » et une classe dominée les « naborias ». La société des Kallinagos est mobile et plus égalitaire. Le pouvoir du chef de guerre, de pêche ou du chef religieux est limité dans le temps.

* Les historiens ont aussi montré que la caractérisation de la population des Petites Antilles par les Espagnols est à géométrie variable et repose sur une définition politique et économique.

Politiquement et militairement, (cf. Les Caraïbes : cannibales ou bons sauvages ?, doc. 2 "Compléments d'information")le Caraïbe, c'est celui qui a résisté le plus fortement aux Espagnols dans les Antilles. Chez les Taïnos des Grandes Antilles, si l'on prend le pouvoir sur le chef, le reste de la société suit. C'est impossible dans les Petites Antilles où les sociétés sont plus égalitaires. Si un chef de guerre est éliminé, un autre chef de guerre est désigné par les siens.

Il y a aussi une définition économique de l'amérindien caraïbe : c'est avant tout l'amérindien que l'on peut réduire en esclavage puisqu'il est cannibale donc infra-humain. Cela permet de comprendre pourquoi les Espagnols désignent telle île comme arawak ou comme caraïbe. Ainsi la Guadeloupe, promise comme colonie en 1496 à l'ambassadeur de Venise, et Sainte-Croix, d'abord colonie privée donnée à Juan Ponce de Leon ne sont pas considérées comme îles caraïbes alors qu'elles sont en plein dans la zone dite caraïbe. Quand ces deux projets sont abandonnés, la classification change et les deux îles sont à nouveau peuplées de Caraïbes !

Ce phénomène fut observé ailleurs dans les Antilles. Trinidad et Margarita ne sont plus classées caraïbes lorsqu'on y découvrit respectivement de l'or et des perles.

Il y avait des liens très forts entre les Grandes et Petites Antilles et dans la zone entre la Guadeloupe et Porto Rico on observe un passage progressif des populations à sociétés égalitaires aux populations hiérarchisées. Au moment de l'invasion de Puerto Rico, les Espagnols se trouvent confrontés à une très forte résistance et on observe une migration des Indiens taïnos vers le nord des Petites Antilles. Il serait curieux que les Taïnos se soient réfugiés chez des Caraïbes, censés être des ennemis effrayants !

Document 2 Noms kalinas de quelques îles

Guadeloupe (ce qui correspond à la Basse Terre aujourd'hui) : Kaloukaera (Terre aux gommiers- l'arbre dans lequel les kalinas creusent leurs pirogues)

Grande Terre : Koussalaoua ( ?)

Les Saintes : Kaaroucaéra (Îles aux perroquets)

Désirade : Oualéiri (Terre au piment)

Marie-Galante : Aïchi / Aulinagan (Terre à coton)

Dominique : Waïtukubuli (Terre aux grands arbres / Terre-mère)

Martinique : Yanacouaera ou Iouanacaëra (Île aux iguanes / île aux serpents ?)

Sainte-Lucie : Iouanalao (Île aux iguanes / île aux serpents ?)

Barbade : Ichirouganaïm (Île du bout ?)

Saint-Vincent : Youroumaï ( ?)

Grenade : Kamahuye (Île de la foudre)

Thierry l'Etang in Histoire et civilisation de la Caraïbe, tome 1, sous la direction de J-P Sainton, éditions Maisonneuve et Larose, 2004, p. 74.

Questions

- Porter sur la carte les noms actuels et les noms amérindiens des îles.

- Donner un titre à la carte.

Un point sur…

Les Kallinagos/Kalinas occupent la majorité des petites Antilles, entre Guadeloupe et Grenade pour l'essentiel. Les densités sont faibles et les îles ne sont occupées ni en permanence ni en même temps. D'après certaines estimations, la population de l'aire kallinago avant l'arrivée des Espagnols est de 30.000 à 50.000 habitants. Chaque île est réputée pour une ressource précise ainsi que l'indique les noms amérindiens (Aïchi- Marie-Galante, terre à coton ou Kanouan dans les Grenadines île aux tortues).

Les noms amérindiens connus dans l'opinion courante sont souvent faux. La Guadeloupe c'est l'île aux gommiers, Kaloukaera, et non « l'île aux belles eaux » comme il est dit de façon erronée. Matinoïa dans la mythologie taïno désignait « l'île aux femmes seules ». La Martinique a hérité de cette dénomination mythique parce que les navigateurs européens l'abordèrent souvent quand les hommes étaient partis faire des expéditions guerrières. Contrairement à l'opinion très répandue, elle ne s'est jamais appelée Madinina à l'époque amérindienne. Les Kallinagos l'appelaient Yanacouaera, l'île aux iguanes ou l'île aux serpents.

3. Les Kallinagos : une civilisation du végétal et de l'eau

- Sélectionner des informations et les classer
- Savoir utiliser les TIC : faire une recherche sur internet

- Prendre des notes
Document 1. Quelques aspects de la vie des Kallinagos

Des flibustiers 1 français naufragés et affamés ont été recueillis pas les Amérindiens de la Martinique.

« Lorsque nos Indiens veulent faire un jardin, ils choisissent un lieu fort haut et loin de la rivière et puis coupent du bois […] Ils laissent sécher le bois coupé durant deux ou trois mois, au bout desquels ils y mettent le feu, et après y plantent leur manioc […] et dans les mêmes jardins ils y plantent ananas, patates et quelques cannes à sucre. »

[Au moment où les flibustiers parlent de quitter leurs hôtes, les Kalinas sont très fâchés et s'étonnent ]« n'y a-t-il pas assez de cassave 2, de tortues, de poissons, de lézards, de crabes, d'agoutis 3, d'ananas, de bananes ? » et une infinité d'autres vivres du pays qu'ils nous nommaient les uns après les autres. […]

Nos indiens ont recours d'aller par mer dans des bateaux qu'ils nomment « canobes », ou autres petits qu'ils nomment « cohala ». Les grands leur servent lorsqu'ils veulent traverser d'une île à l'autre, ou aller au Pérou 4 distant de là d'environ 120 lieues 5, et dont aucuns contiennent environ 60 personnes, et sont faits d'un gros arbre creusé et accommodé au feu, par le moyen duquel ils les élargissent et rétrécissent à leur volonté […]

Un flibustier français dans la mer des Antilles en 1618-1620, manuscrit du début du XVIIe siècle édité par Jean-Pierre Moreau, 1987 (p. 101, 129 et 175)

1. Flibustier  (ou corsaire) : il a l'autorisation de s'emparer de la cargaison des navires de nations en guerre avec son pays.

2. Cassave : galette de farine de manioc

3.Agouti  : animal de la famille des rongeurs. Il peut mesurer de 40 à 60 centimètres et peser de 2 à 4 kilos.

4. Pérou (ou terre ferme du Pérou) : le terme désignait tout le bassin caraïbe du Mexique au Venezuela.

5. 120 lieues : environ 480 kilomètres.

Présentation du document

L'auteur, anonyme, appartient à un équipage de flibustiers qui après diverses péripéties échouent sur les côtes de la Martinique et vivent une dizaine de mois parmi les Caraïbes de l'île en 1619-1620.

Il pourrait être un laïc lettré avec des connaissances en pharmacologie devenu soldat pour des raisons inconnues. Il est curieux des hommes, des animaux et des plantes et son regard est en général dénué de préjugés moraux et religieux.

Questions

- De quelles activités proviennent les ressources alimentaires des Kalinas ?

- Les Kalinas pratiquent l'agriculture sur brûlis : trouvez dans le document le passage qui l'indique.

- Classez les ressources alimentaires en deux colonnes : celles qui viennent de la mer et du littoral et celles qui viennent de la terre.

- Montrez que ce peuple est très mobile.

Doc. 2 Le manioc

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Une platine à manioc
(source Musée départemental d'archéologie et de préhistoire)
http://www2.cg972.fr/mdap/som.htm
Pour approfondir ce qui concerne la culture et la préparation du manioc, élément fondamental de la civilisation amérindienne, on peut utiliser un site internet : par exemple
http://perso.wanadoo.fr/manioc.guadeloupe/htm/preparat.htm).

Questions

- Qui cultive le manioc ?

- Quelle opération faut-il faire subir à la racine de manioc amer afin qu'elle perde sa toxicité ?

- A quoi sert la platine à manioc ?

- Comment appelle-t-on la galette de manioc ?

Complément d'information

Les populations Kallinagos vivent dans de petits villages d'une centaine de personnes, proches d'un cours d'eau et du littoral.

Elles savent utiliser les ressources de la forêt pour construire leurs habitations, fabriquer des canots, des outils, de la vannerie ou des armes. La forêt leur fournit aussi des plantes tinctoriales et médicinales ainsi que de la nourriture (chasse du petit gibier comme les agoutis par exemple).Chasse, pêche, construction de canots et d'abris, vannerie sont des activités masculines.

Les Kalinas pratiquent l' agriculture sur brûlis. Ce sont les femmes qui cultivent la terre. Les principales cultures sont le manioc et la patate. Le manioc (kiéré pour les kalinas) est une culture primordiale qui sert à faire la casssave (« le pain des Caraïbes ») et une boisson fermentée : le ouicou. On parle de manioc amer pour désigner le manioc contenant de l'acide cyanhydrique. Sa pulpe doit être expurgée de son jus toxique

Mais les Amérindiens des Petites Antilles sont plutôt tournés vers la mer. Elle leur permet cette mobilité qui frappe les chroniqueurs. Les déplacements ont souvent lieu sur de courtes distances : les Kalinas se rendent visite d'une île à l'autre (échange de femmes et troc). Mais ils peuvent aussi mener des expéditions plus lointaines (expéditions guerrières destinées pour se procurer des prisonniers). La mer et les milieux amphibies fournissent aussi une partie de l'alimentation : poissons, reptiles, crustacés et coquillages comme les lambis.

La rivière joue un rôle important pour la boisson, la toilette et l'alimentation : poissons, écrevisses.

4. Les Caraïbes/Kallinagos : un peuple guerrier

Doc. 1. Homme caraïbe
Dessin extrait de « Plantes de la Martinique et de la Guadeloupe avec des plans et des figures des sauvages de ces pays… » de Charles Plumier, 1688.
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Doc. 2. Caillé de Castres décrit l'armement des Amérindiens
« Les roseaux poussent une petite flèche droite. Ils [les Caraïbes] la coupent puis à un des bouts, ils y collent proprement quatre pièces de plumaille qui servent à la guider droite dans l'air. Ils fabriquent leurs arcs du meilleur bois et du plus pesant qu'ils trouvent. Le boutou 1 est une espèce de massue grosse aux deux bouts et menue au milieu. »
Moïse Caillé de Castres, De Wilde ou les sauvages caribes insulaires d'Amérique, 1694, édition Conseil Général de la Martinique / Musée départemental d'Archéologie et de Préhistoire,  2002. p. 86, 88, 99 p.112-3.
1 Boutou : sorte de massue plate d'un mètre de long environ, en bois dur sculpté, aux arêtes saillantes.Le terme en créole a continué à désigner tout gourdin ou masse en bois (Sainton (op.cit.).

Présentation de l'auteur

Moïse Caillé de Castres (cf. Les Caraïbes : cannibales ou bons sauvages ?, doc. 2 "Présentation de l'auteur") est un laïc protestant. Négociant aventureux, il a vécu aux Petites Antilles avec les Européens et les Amérindiens : Saint-Thomas, Martinique, Tobago, Dominique et Saint-Vincent (ces deux îles ayant été attribuées par les Européens aux Kallinagos par le traité de Basse-Terre en 1660).

Question

- Surligner dans le texte 2 les mots qualifiant les armes du guerrier présentes sur l'image 1.

- A quoi sert la guerre ? Utiliser le document (cf. Les Caraïbes : cannibales ou bons sauvages ?, doc. 2 )

Approfondissement

L'expédition guerrière est précédée par une fête où l'on boit du ouicou (boisson alcoolisée) et où on élit le chef de guerre. Les vieilles femmes attisent les haines et exhortent les guerriers à la vengeance.

L'expédition est un raid offensif mené par des coalitions de guerriers issus de plusieurs îles. A l'aube, ils tirent une pluie de flèches sur le village qu'ils ont décidé d'attaquer. Il est incendié par des flèches enflammées. Les boutous servent au combat rapproché. La bataille est gagnée quand l'ennemi a fui et qu'il y a assez de prisonniers.

La guerre permet en effet de faire des prisonniers mâles qui seront sacrifiés et consommés selon un rituel précis. Les prisonniers subissent leur sort avec stoïcisme. Sur l'anthropophagie, voir le document « Cannibales et bons sauvages ».

Pour aller plus loin 

Voici un choix très partiel de sources et d'ouvrages spécialisés :

Sources

BRETON, Raymond..- Relations de l'île de la Guadeloupe, 1647 et Société d'Histoire de la Guadeloupe, 1978.

CAILLÉ DE CASTRES, Moïse .- De Wilde ou les sauvages caribes insulaires d'Amérique, 1694, édition Conseil Général de la Martinique / Musée départemental d'Archéologie et de Préhistoire,  2002

DUTERTRE, Jean-Baptiste. -. Histoire générale des Antilles habitées par les Français, Paris, Thomas Jolly, 1667-1671 et Horizons caraïbes, 1973.

LABAT, Jean - Baptiste. - Nouveau voyage aux îles de l'Amérique.- Paris, 1722.- Fort-de-France, Horizons Caraïbes,1972

Un flibustier français dans la mer des Antilles en 1618-1620, manuscrit du début du XVIIe siècle édité par Jean-Pierre Moreau, 1987 (et aussi Seghers, 1990)

Ouvrages spécialisés

BERARD Benoît, BURAC Maurice, JOSEPH Philippe, L'ETANG Thierry, SAINTON Jean-Pierre.- Les civilisations amérindiennes des Petites Antilles.- Fort-de-France : Conseil Général de la Martinique / Musée départemental d'Archéologie et de Préhistoire,  2004. 

MOREAU Jean-Pierre.- Les Petites Antilles de Christophe Colomb à Richelieu.- Paris : Karthala, 1992

SAINTON Jean-Pierre (sous la direction de), BOUTIN Raymond, CHATEAU-DEGAT Richard, HO-FONG-CHOY-CHOUCOUTOU Lydie, MAUVOIS Georges.- Histoire et civilisation de la Caraïbe (Guadeloupe, Martinique, Petites Antilles), tome 1, Le temps des Genèses, des origines à 1685.- Paris : Maisonneuve et Larose, 2004

VERRAND Laurence.- La vie quotidienne des Indiens Caraïbes aux Petites Antilles (XVIIe siècle).- Paris : Karthala, 2001

TDC n° 920, La Caraïbe, SCEREN, 15 septembre 2006

Sur Internet, quelques pistes :

JOLY Colette. Caraïbes et Arawaks, mythes et réalités, compte-rendu d'une conférence, 2000,

http://www-peda.ac-martinique.fr/histgeo/confcar.shtml

Musée départemental d'archéologie et de préhistoire de la Martinique

http://www2.cg972.fr/mdap/som.htm

PARMENTIER Frédéric. Amérindiens des Caraïbes 

http://www.ac-guadeloupe.fr/Cati971/PEDAGO/his_geo/fichiers/ameri_des_Carai.htm

Auteurs : Colette Joly, Maryse Verrecchia

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