ÉCONOMIE
Quelques exemples de production agricole (2007-2008)
Les pays de l'Isthme sont de grands producteurs et consommateurs de viande. Au total ce sont quelques 72,8 millions de tonnes qui y sont produites, toutes catégories confondues. Les États-Unis produisent à eux seuls plus de 57 % du total dans la zone. La zone fournit ainsi plus du quart de la production mondiale de viande (27 %). La disponibilité en terre des grands pays continentaux explique et justifie ces résultats. À l'inverse, les petites îles comme les Iles Vierges, St-Kitts-et-Nevis où bien encore Montserrat et les Antilles néerlandaises produisent moins de 100 tonnes par an. Le manque d'espace, qui plus est pour l'élevage trouve ici son illustration. Ramené à la population totale du pays, le classement est quelque peu différent. Les États-Unis restent en tête avec 138 kg par habitant, suivi par la petite île de Montserrat avec plus de 98 kg par habitant en 2007. Ce résultat s'explique par la faiblesse de sa population mais aussi par le cheptel disponible : ainsi si on considère uniquement le nombre de bovins, ils sont plus nombreux (9 800 au total) que les habitants de l'île (9 638 habitants). Le Brésil et le Venezuela se positionnent respectivement en 3e et 4e position avec plus de 70 kg/hab., suivi par Barbade et Trinidad-et-Tobago à plus de 60 kg/hab. À l'inverse, les Petites Antilles, la Guyane française et les Antilles néerlandaises produisent moins de 10 kg/hab. Au total l'ensemble de la zone, selon les données de la FAO pour 2007 et pour la zone Caraïbe, n'a importé que 939 755 tonnes, hors importations du Mexique et des États-Unis. Ce chiffre atteint 4 millions de tonnes si l'on inclus ces deux États précédemment cités. C'est finalement peu au regard de la production totale de la Caraïbe qui se révèle être une grande zone d'élevage et de productions de viande, même si tous les pays ne se situent au même niveau.
Le lait est une denrée essentielle à l'alimentation des populations. La zone Caraïbe a produit en 2007 près de 133 millions de tonnes, soit 19,6 % de la production mondiale. Comme dans le cadre de l'élevage voué à la production de viande, l'élevage laitier suppose de disposer d'espaces et de pâtures en quantité suffisante pour nourrir le bétail. Tous les pays du continent sont bien entendu avantagés par rapport aux petites îles, dont les disponibilités en terres et en eau imposent leur contrainte dans les choix et orientations agricoles. Les États-Unis, le Brésil ou bien encore le Mexique arrivent en tête des pays producteurs en volume. À eux trois, ils produisent 127 millions de tonnes de lait, soit 95,5 % de la quantité produite dans la zone. Tous les pays sont pourtant des producteurs de lait, même en faible quantité comme c'est le cas en Guadeloupe, en Guyane française ou dans les Antilles néerlandaises qui produisent moins de 500 tonnes de lait par an. En terme de production par habitant, les résultats avantagent au contraire les petites unités spatiales. Ainsi Montserrat arrive en seconde position avec 233,4 kg de lait par habitant contre 277,1 kg pour les États-Unis. Le Costa Rica affiche également un résultat important puisque ses habitants disposent en théorie de quelques 212 kg de lait chacun en 2007. À l'inverse, les Antilles françaises disposent de moins de 5 kg par habitant et cas extrême, la Guadeloupe affiche le très faible résultat de 150 grammes par habitant. Ces résultats ne sont bien entendu pas le volume réel dont dispose effectivement les populations, les importations permettent de combler les manques de la production locale. Remarquons toutefois que les plus petits producteurs sont les trois DOM français, Martinique, Guyane et Guadeloupe et les Antilles néerlandaises.
Le maïs peut apparaitre comme étant l'une des principales productions de la zone. A elle seule, la zone caraïbe produit plus de 50 % de la production mondiale mais le résultat des États-Unis fausse la donne. Véritable grenier de la planète, ils assurent 42 % de la production mondiale. La zone Caraïbe a proprement parlé n'en assure que 10 % seulement. Pourtant le maïs est un aliment essentiel à la nourriture du bétail et de la population elle-même. Comme toutes les cultures céréalières grandes consommatrices d'espace et d'eau, le maïs est plus particulièrement cultivé dans les pays du continent, Mexique, Brésil, Venezuela, Colombie et Guatemala qui assurent la quasi-totalité de la production. À noter que Haïti dépasse les 190 000 tonnes de production en 2007, et Cuba rivalise avec les pays du continent en produisant plus de 368 000 tonnes de maïs. Les petites îles sont bien évidemment défavorisées dans ce classement des gros producteurs. Le besoin d'espace et la nécessaire ressource en eau qu'impose ce type de culture les pénalisent. La Guyane française, Montserrat, Antigua, la Dominique ou Barbade produisent ainsi entre 30 et 300 tonnes par an. Si l'on considère ces mêmes résultats de production ramenés à la population des États producteurs, certains pays se révèlent alors : c'est le cas de Belize qui assure plus de 127 kg/hab. ou du Salvador avec près de 118 kg/hab. À l'inverse, le Suriname, Porto Rico, la Guyane française, la Jamaïque, Antigua ou Barbade disposent de moins de un kilo par habitant en 2007. C'est bien peu quand on considère que cette céréale constitue une base de l'alimentation traditionnelle de bien des pays de la zone.
La production de haricots dans la zone caraïbe atteint pour l'année 2007 plus de 6 millions de tonnes, soit un tiers de la production mondiale. Ce résultat relativement correct est encore une fois dû aux productions des États-Unis (1,1 million de tonnes) et du Brésil (3,1 millions de tonnes); Si on exclut du total ces deux pays, l'espace caribéen produit tout de même près de 1,8 millions de tonnes de haricots secs, soit 29,4 % de la production mondiale. La production reste cependant le fait des « grands » pays de la zone : Mexique, Nicaragua, Colombie, Guatemala, Honduras. Dans ces derniers, la production totale dépasse les 100 000 tonnes en 2007. Tous les pays ne produisent pas de haricots. Sur les 39 États de la zone, seulement 19 sont producteurs de cette denrée. Les Petites Antilles sont toutes absentes du classement, seules les Grandes Antilles et les pays continentaux sont producteurs et comme dans le cas de la culture de maïs, les îles ont des résultats très faibles. Ainsi Porto Rico, Grenade, la Jamaïque et Barbade produisent moins de 500 tonnes. En ramenant les volumes de production à la population locale, le Nicaragua avec 29 kg/hab. et le Brésil avec 16 kg/hab. arrivent en tête; À l'inverse, Porto Rico ou la Jamaïque produisent respectivement 1 à 9 kg par habitant seulement.
Le climat plutôt favorable à la culture de la tomate dans la zone Caraïbe a permit que 22,8 millions de tonnes soient ainsi produites dans les différents pays de la zone. La caractéristique principale de ce type de production est qu'elle concerne l'ensemble du bassin. Tous les pays sont des producteurs de tomates, des îles Caïmans aux Bermudes en passant par la Martinique, la Jamaïque ou Haïti, tous produisent quelques tonnes de tomates. Même si cette production ne représente que 17,6 % de la production mondiale, elle assure l'alimentation au quotidien de bien des habitants de la zone. Parmi les principaux pays producteurs on retrouve inévitablement les États-Unis, le Brésil et le Mexique avec des résultats qui dépassent les trois millions de tonnes. Cuba se situe en quatrième position suivit de près par la République dominicaine; ce sont d'ailleurs ces deux derniers pays qui affichent les meilleurs résultats en terme de production par habitant, exception faite des États-Unis, toujours en tête. Cuba génère ainsi presque 55 kg/hab. et la République dominicaine, 30 kg/hab. À l'opposé Haïti, les îles Caïmans ou Grenade disposent de moins de un kilo par habitant en 2007. Haut |
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