RISQUES MAJEURS Incertitudes naturelles (1999)
Les incertitudes naturelles du développement dans la Caraïbe insulaire
Sur une longueur de 2 000 km, la guirlande insulaire caribéenne relie les deux sous-continents américains du Nord et du Sud. Cet espace situé dans le monde intertropical est confronté comme la quasi totalité des guirlandes insulaires à des mécanismes naturels brutaux. Lorsque se déclenchent ces phénomènes naturels, les fortes densités de population vivant dans cet espace subissent de nombreuses pertes matérielles et en vies humaines. Le contexte atmosphérique et tectonique de l'archipel représente un sérieux handicap pour ces espaces en développement. Au sein même de la Caraïbe, la distribution géographique des phénomènes catastrophiques est irrégulière. Est-ce là un facteur d'inégalités régionales s'ajoutant aux facteurs politiques et économiques ? L'archipel caribéen est né de la lutte des forces tectoniques qui existent à la surface du globe terrestre. Trois grandes familles de catastrophes affectent cet archipel peuplé de trente-quatre millions d'habitants : les catastrophes cycloniques, volcaniques et sismiques. Elles ont également des effets indirects propres ou communs (mouvements marins, éboulements, glissements de terrain, inondations).
Trois groupes d'îles peuvent s'observer :
Il est possible d'établir une synthèse schématique et géographique de la distribution catastrophique dans leur contexte général. Cette première approche élimine les phénomènes moins brutaux comme les tempêtes tropicales mais qui peuvent être dévastatrices (Dorothy en 1970 sur la Martinique) du fait des fortes précipitations et des effets de site.
Les catastrophes naturelles mettent en évidence, lorsqu'elles surviennent, les faiblesses structurelles du développement des États de la Caraïbe. Généralement, la différence réside dans la
capacité de chacune des entités à anticiper les risques, à imaginer des solutions pour protéger les populations et activer les dispositifs de secours. Le passage de la tempête Gordon en novembre
1994, en Haïti, a fait 829 victimes alors qu'en Floride le même météore n'a provoqué que 2 décès. Les bilans catastrophiques constituent donc un indicateur de développement.
Quelques dates marquantes (1975-1990) :
Pour en savoir plus :
R. Madriaga, G. Perrier, Les tremblements de terre, Presses du CNRS, Paris, 1991.
H. Pascaline, J.J. Jérémie, Les volcans actifs des Petites Antilles, Université des Antilles et de la Guyane, 1985.
F. Pagney, Les ouragans tropicaux, CDDP Guadeloupe, Pointe-à-Pitre, 1994.
R.A. Pielke, The Hurricanes, édité par Routledge, New York, 1990. Haut |
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