TOURISME
 
Tourisme (2010-2011)

 

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La nouvelle industrie de la Caraïbe, particulièrement des îles de l’Archipel, est celle du tourisme. Elle n’a cessé de progresser au cours des dernières décennies et a porté la croissance parfois continue de petites économies îliennes jusqu’à la crise internationale de 2008.

Sur le continent, lorsque l’activité touristique est développée comme au Mexique, les volumes considérés sont immédiatement beaucoup plus importants que dans les îles, mais la montée en puissance des grandes îles a conduit aussi à de forts volumes. Les premières destinations de touristes internationaux sur l’ensemble de l’archipel sont : Porto Rico, la République dominicaine... et Cuba, qui a dépassé la Jamaïque et les Bahamas. Cette nouvelle hiérarchie s’est installée dans les années 2000. En 2011, si les Bahamas qui constituaient dans les années 1990 le premier pôle touristique, ont accueilli 1,4 millions de touristes et 3,8 millions de croisiéristes pour une population de 353 000 habitants, la République dominicaine qui a développé une politique de tourisme de masse (Punta Cana, Puerto Plata, La Romana...) a accueilli 4,1 millions de touristes internationaux en 2011 et 352 000 croisiéristes pour une population de 9,5 millions d’habitants. Porto Rico est plus frappant encore pour illustrer le rapport tourisme/population : 4,8 millions de touristes (1,1 millions de croisiéristes et 3,7 millions de touristes internationaux) pour une population totale de 3,7 millions d’habitants. Enfin, le nombre de touristes internationaux est également plus élevé à Cuba qu’aux Bahamas en 2011 : 2,5 millions de touristes.

Le tourisme est devenu une activité importante, de Grenade à la Jamaïque ; celle-ci, troisième producteur mondial de bauxite, qui avait pensé asseoir son indépendance économique dans les années 1960 sur un développement industriel, a aujourd’hui pour principale industrie le tourisme. Pour plusieurs îles de la Caraïbe, le tourisme est la première activité économique. La Grande Caraïbe est aujourd’hui le premier bassin de croisière au monde. Jouent en sa faveur les qualités intrinsèques du climat et des paysages, ainsi que l’absence de conflit armé dans la zone. La majeure partie de la clientèle provient des États-Unis ; une part plus faible vient d’Europe. Les Bahamas restent de loin la première destination avec 3,8 millions de croisiéristes. Les investissements pour le tourisme se sont multipliés, de grands groupes internationaux s’y sont engagés.

La forte densification pose de nombreux problèmes environnementaux. La place importante prise dans les économies a son revers et conduit également à des fragilités économiques et sociales. Le développement touristique est souvent conduit de pair avec le développement des services financiers. Anguilla et les îles Vierges britanniques visent particulièrement ce créneau. Le tourisme pratiqué est massivement balnéaire, mais un tourisme de croisière qui existe depuis longtemps connaît comme partout dans le monde une nouvelle vitalité. Le Bassin caraïbe s’y prête particulièrement bien, avec des escales possibles tous les jours d’une île à l’autre.

De cette Caraïbe du tourisme, Cuba était la grande absente fin du XXe siècle, après avoir été une destination de villégiature américaine quand le tourisme de masse n’existait pas encore. Petit à petit, elle reprend une place importante, parallèlement à une montée en puissance des autres grandes îles. Ce pourrait être la trajectoire majeure des vingt prochaines années : l’activité touristique continuera de se développer et Cuba, la grande île du nord, à l’architecture classée patrimoine mondial, reprendrait une position prépondérante.

Auteur : Pascal Buleon

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