GÉOPOLITIQUE
 
L'AEC et la crise mondiale (2012)

 

Dans un article récent, nous tentions de faire un point rapide sur la situation de l’Association des États de la Caraïbe (AEC) au sein d’un monde de plus en plus globalisé et bouleversé par de profonds changements. Deux phénomènes majeurs sont apparus dans l’économie mondiale depuis le début de 21e siècle :

  • L’entrée dans une ère d’énergie coûteuse entraînant un énorme transfert de richesse vers les pays producteurs d’hydrocarbures ;
  • L’émergence de la puissance économique chinoise. Atelier du monde, la Chine est devenue le premier consommateur mondial d’énergie, mais aussi le plus important détenteur de devises face à un Occident lourdement endetté.

Cette mutation géopolitique de l’épicentre économique mondial d’Ouest en Est apparaît dans de nombreux domaines, ainsi dans la suprématie des échanges transpacifiques sur les flux transatlantiques.

La crise mondiale dure depuis plus de quatre années ; après l’épisode bancaire d’origine anglo-saxonne, elle a gagné les finances publiques des pays occidentaux et affecte désormais l’économie mondiale. Il en résulte une récession prolongée en Europe et aux États-Unis qui se répercute avec de nombreuses nuances dans le monde entier. La région Caraïbe n’y échappe pas. Au sein de l’AEC domine l’hétérogénéité entre les États et les territoires qui la composent, qu’il s’agisse de leur taille, de leur statut, de leur importance tant géoéconomique que géopolitique. Pour envisager d’analyser la manière dont l’AEC a traversé ces années de crise, cet article s’efforcera de le faire autour de deux points successifs : les nouveaux rapports de l’AEC avec le reste du monde, puis, face à la crise, l’hétérogénéité d’une région moins lisible au sein d’une multitude d’organisations régionales.

1. Les nouveaux rapports de l’AEC avec le reste du monde

1.1. Un certain effacement des États-Unis dans la Caraïbe

La monde latino-américain ne semble plus retenir autant l’attention des États-Unis depuis le début du siècle1. Traumatisés par les attentats de 2001, les États-Unis ont polarisé leur politique extérieure sur les guerres d’Irak et d’Afghanistan ; dans la zone Caraïbe, ils privilégient la lutte contre les narcotrafics. La montée en puissance de la Chine dans le monde a placé les soucis majeurs de Washington dans l’aire asiatique. La nouvelle présidence Obama ne semble guère prévoir de profonds changements dans de domaine.

L’émergence des BRICS2 a modifié l’équilibre géopolitique mondial. Trois de ces États s’intéressent à l’AEC.

1.2. La nouvelle puissance brésilienne, moteur de la « latino-américanité »

Dixième économie mondiale, le Brésil a de nouvelles ambitions. Auréolé de la découverte d’énormes réserves sous-marines d’hydrocarbures, il va pouvoir désormais valoriser son énorme potentiel agroalimentaire et ses ressources minières considérables. Moteur du MERCOSUR, il domine l’Amérique du Sud, il prend ses distances vis-à-vis du Venezuela qui tarde à entrer dans ce MERCOSUR. Le Brésil se considère comme le seul partenaire géopolitique d’envergure face aux États-Unis sur le continent, puisque le Mexique voit ses ambitions bridées par son intégration dans l’ALENA et que son vieux rival argentin peine à tirer parti de son potentiel économique.

L’influence brésilienne ne peut que grandir au sein de l’AEC, ne serait-ce qu’au niveau des 3 Guyanes.

1.3. Le retour discret de la Russie en Caraïbe

Désoviétisée, la Russie garde ses ambitions de grande puissance et s’efforce de s’en donner les moyens et l’apparence. Ses liens avec Cuba ne sont plus les mêmes que durant la période soviétique, mais ils subsistent à un niveau plus modeste. Mais la Russie a trouvé un allié régional de poids avec le Venezuela de Chavez. De nombreux accords commerciaux et militaires ont été signés. Les deux « hommes forts » respectifs Chavez et Poutine ont des points communs dans leurs pratiques politiques. Deux faits montrent l’ampleur de cette nouveauté. Récemment, des navires de guerre soviétiques ont mouillé dans les eaux du Venezuela. Il y a quelques semaines, une compagnie pétrolière russe a fait jaillir du pétrole dans la région de l’Orénoque. Autant de faits qui ont le don d’irriter Washington.

1.4. L’influence chinoise tend à gagner toute la région

Inquiets des ambitions stratégiques chinoises dans le Pacifique et l’Océan Indien, les États-Unis ne semblent pas avoir pleinement mesuré le degré de pénétration chinoise en Caraïbe tant insulaire que continentale. À ses partenaires caribéens, la Chine a l’habileté de ne proposer aucune contrainte politique ou stratégique ; mais elle voit dans l’AEC une zone où nombreux sont les pays qui ont reconnu Taïwan3 comme État. Or, la Chine cherche à faire revenir ces pays sur leurs décisions à propos de ce que la Chine considère comme une de ses provinces.

Pour y parvenir, quoi de plus efficace qu’une habile politique de coopération économique utilisant les énormes atouts chinois. Le premier de ces atouts concerne les réserves de devises considérables que détient la Chine, lui permettant d’offrir à ses partenaires aux finances fragiles des prêts à des taux avantageux4.

Le second atout tient à la volonté chinoise de se rembourser en « nature », avide de matières premières, elle en est le premier client mondial ; plusieurs pays de l’AEC, continentaux comme insulaires, peuvent ainsi lui vendre minerais divers, charbon et hydrocarbures.

Un troisième atout réside dans la capacité technologique des entreprises chinoises de réaliser n’importe quelle infrastructure dont le manque en Caraïbe est criant ou la nature obsolète, tant dans le domaine économique (routes, voies ferrées, ports) que dans le secteur social (hôpitaux, logements, universités).

Atelier du monde, la Chine se substitue aux fournisseurs habituels de la région (États-Unis, Union européenne) pour les biens d’équipement et les produits manufacturés. De plus, la croissance chinoise génère une catégorie de riches citoyens qui, à l’instar des autres riches, voyagent et dépensent, ils peuvent constituer une clientèle future pour le tourisme caribéen haut de gamme5. S’y ajoute l’existence d’une diaspora chinoise, limitée mais ciblée sur les activités commerciales de détail dans certains territoires (Guyanes, Guadeloupe). Cette diaspora sert d’appui à l’influence chinoise.

En Caraïbe, la pénétration économique chinoise apparaît ainsi d’importance. À la fin de 2011, la Chine a promis 6 milliards de dollars de dons et de prêts pour la région. Deux pays polarisent cette pénétration : Cuba et le Venezuela, deux adversaires farouches de l’influence régionale des États-Unis.

Pour Cuba, la Chine est désormais le second partenaire commercial après le Venezuela. Les échanges avoisinent les 2 milliards de dollars. Le pouvoir cubain aimerait réussir à son niveau, l’amalgame subtil qu’a réussi la Chine entre sa doctrine communiste et son économie dirigée par l’État mais ouverte au marché capitaliste.

Le Venezuela ne peut plus se passer des crédits chinois6 qui touchent tous les domaines. La Chine se paie en minerai de fer, bauxite, pétrole (dont le tiers pour payer l’intérêt des emprunts) ; en plus d’obtenir des marchés, les entreprises chinoises cherchent à s’associer à des sociétés vénézuéliennes. Elles visent, en particulier, à participer à l’exploitation des énormes réserves pétrolières dans la région du Bas Orénoque.

La même Chine fournit une part croissante des besoins vénézuéliens en biens d’équipement et de consommation.

Premier utilisateur du canal de Panamá, l’économie chinoise est devenue un partenaire souvent indispensable pour les pays de l’AEC. Elle offre ainsi une alternative substitutive à la tutelle américaine pour une région qui n’apparaît plus aussi nettement que naguère comme l’arrière-cour du nord du continent.

2. Face à la crise, une région caraïbe très hétérogène et moins lisible au sein d’un lacis d’organisations régionales

2.1. L’opposition idéologique du Venezuela à l’influence nord-américaine

« L’Alliance bolivarienne » mise en place par le Venezuela reprend des thèmes idéologiques de style castriste, mais aussi des pratiques populistes rappelant Perón, Vargas ou Cardenas. Sans supprimer un système politique théoriquement parlementaire, il s’agit d’affirmer et de perpétuer la prééminence d’un homme et de son parti à la tête de l’État. La clef financière de ce système consiste à utiliser les revenus pétroliers d’un « pétro État » pour satisfaire les objectifs politiques ; cela consiste à subventionner le prix des denrées de base, améliorer le niveau d’habitat, d’éducation et de santé des couches populaires ; les instruments sont avant tout des organismes d’État. Celle politique d’État stratège est à l’opposé de la politique libérale nord-américaine qui prévaut dans la région, en particulier dans les États qui ont signé un traité de libre-échange avec les États-Unis (Colombie, Amérique centrale, République dominicaine) ou comme au Mexique, membre de l’ALENA.

Le Venezuela a des alliés dans cette alliance bolivarienne : Cuba dont il soutient l’économie et le Nicaragua. Avec le système Petrocaribe, le même Venezuela fournit du pétrole à bon marché et élargit son influence à la Jamaïque, Haïti, Antigua, Dominique, Sainte-Lucie, Saint-Vincent et Saint-Kitts.

Cette opposition à l’influence nord-américaine peut aussi se lire dans la création en décembre 2011 à Caracas, d’une nouvelle entité régionale : la Communauté des États latino-américains et caribéens (33 États), qui amplifie l’aire géographique de l’UNASUR (Union des Nations d’Amérique du Sud) créée en 2008 ; il s’agit de défier, si ce n’est de rendre obsolète l’OEA (Organisation des États d’Amérique) créée après la Seconde Guerre mondiale par les États-Unis. Ces derniers n’ont pas abandonné le projet de créer une zone de libre-échange continentale ; ils s’efforcent de la réaliser par paliers avec des traités bilatéraux signés par les Bahamas, la Colombie, la République dominicaine et les pays d’Amérique centrale.

Ces nouvelles organisations régionales initiées par le Venezuela et le Brésil s’ajoutent aux anciens groupements économiques régionaux7. Ainsi, chaque État ou territoire de l’AEC appartient à plusieurs organisations politiques et économiques d’aire géographique variable, sans oublier les îles antillaises rattachées à leurs métropoles extra régionales. Il en résulte un certain manque de lisibilité pour l’AEC. Cette dernière ne voit-elle pas son existence mise en danger au sein d’un tel lacis d’organisations régionales dont la tendance majeure semble l’affirmation d’une certaine « latino-américanité », au moment où les États-Unis paraissent moins préoccupés par ce qu’ils appelaient naguère leur « troisième frontière ».

2.2. Les membres du G3 : trois situations différentes

Par son intégration dans l’ALENA, le Mexique est très lié à la conjoncture économique des États-Unis où la crise est sévère. Elle se répercute au Mexique par :

  • un durcissement de la politique d’immigration,
  • par un fort essor du chômage et un recul des envois d’argent des émigrés,
  • par une contraction des échanges commerciaux.

Pourtant, des trois États du G3, le Mexique a l’économie la plus diversifiée et le plus vaste marché intérieur. Il a su orienter ses maquiladoras vers les hautes technologies (automobiles, aérospatial, produits pharmaceutiques). Mais la société mexicaine est gangrenée par les cruels conflits opposant les cartels de narcotrafiquants entre eux et aux autorités publiques. Cette véritable guerre a coûté plus de 50 000 morts en cinq ans et rares sont les régions épargnées.

Comme de nombreux États pétroliers, le Mexique utilise ses recettes pétrolières pour alimenter son budget ; mais la compagnie Pemex n’a pas suffisamment investi dans son domaine ; les infrastructures vieillissent, la consommation intérieure en hausse diminue la marge exportatrice d’une production stagnante.

Membre de l’OCDE, le Mexique a du mal à concilier son intégration dans l’Amérique du Nord et son identité latino-américaine dans une aire où il doit contrer l’influence grandissante du Brésil.

Des trois États, la Colombie est celui qui, jusqu’à présent, a le mieux supporté la crise. Son climat politique intérieur semble apaisé, ainsi que son contentieux avec le voisin vénézuélien ; ces guérillas internes ont perdu de leur virulence. La Colombie s’efforce de valoriser son énorme potentiel tant agricole qu’industriel. La Chine s’intéresse à son sous-sol (charbon) et à ses infrastructures. Mais la Colombie reste un fidèle allié des États-Unis avec qui, elle a signé un traité de libre-échange (cf. ci-dessus).

Nous avons évoqué, précédemment, le flambeau de l’anti-américanisme que porte le Venezuela. Son économie stagne malgré son potentiel. Les causes sont avant tout internes : étatisation forcenée de nombreux secteurs économiques, suivie d’une gestion médiocre, primauté politique de l’action économique du gouvernement. Ce dernier confisque, à des fins sociales, l’essentiel des recettes de l’État provenant des pétrodollars. Mais l’outil industriel des années 1970-1980 a mal vieilli et Pdvsa, encore plus que la Pemex, a négligé d’investir dans un secteur très capitalistique. Les catastrophes industrielles récentes8 montrent l’obsolescence et la mauvaise gestion du secteur du raffinage qui n’arrive pas à satisfaire les besoins nationaux9. L’économie vénézuélienne dépend donc fortement du niveau du prix du pétrole. Mais, désormais, elle possède de nouveaux partenaires et clients pour une richesse qui partait avant tout vers les États-Unis depuis près d’un siècle.

3.3. Une Amérique centrale fragile

La crise mondiale a touché une région dont les principaux partenaires extérieurs sont les États-Unis et l’Union européenne, épicentres de cette crise. Elle s’est ajoutée à une double fragilité régionale :

  • Fragilité écologique : fréquemment l’isthme méso-américain est ravagé par les cyclones, les éruptions volcaniques et les tremblements de terre10 ;
  • Fragilité sociopolitique : après de longues guerres civiles qui n’ont épargné que le Costa Rica, la situation politique a beaucoup du mal à pérenniser des régimes parlementaires souvent corrompus ou tentés par l’image de la force. S’y ajoute une insécurité publique qui procure à ces États des records mondiaux en matière d’homicides11. Une partie de la jeunesse de leurs nombreux bidonvilles est enrôlée dans les terrifiants gangs des Maras. Située entre les pays andins producteurs de cocaïne et le marché nord-américain vital pour cette drogue et contrôlé par les cartels de trafiquants mexicains, l’Amérique centrale a le triste privilège de voir transiter les narcotrafics auxquels s’ajoutent, dans le même sens, les flux d’émigrants vers le Nord.

Là aussi, la crise a restreint les débouchés extérieurs, diminué les apports d’argent des émigrés. Toutefois, le marché commun d’Amérique centrale maintient des échanges régionaux assez dynamiques. Le Costa Rica a bien résisté à cette crise et constitue un pôle régional de stabilité qui attire capitaux et visiteurs. Le Panamá tire parti de son couloir de services transisthmique. De la ville de Panamá à celle de Colón, il concentre un triptyque d’activités d’envergure : un des principaux centres financiers offshore, un canal international qui accueille 5 % du commerce maritime mondial, avant d’être franchi en 2015 par les plus gros navires grâce à son nouveau jeu d’écluses en construction ; ce canal dessert Colón, la plus grande zone franche d’Amérique.

3.4. L’arc antillais et les Guyanes : un kaléidoscope de situations

Des trois ensembles régionaux, l’arc antillais apparaît plus hétérogène :

  • par le nombre de ses États et de ses territoires,
  • par leur différence de taille, de population et de densité humaine12,
  • par la variété de leur statut : États indépendants, territoires liés à des métropoles extra-régionales selon des modalités variées : territoires associés, collectivités territoriales, départements d’outre-mer.

Quelques traits communs les caractérisent :

  • L’insularité qui entrave les liens extérieurs ;
  • La petite taille des marchés intérieurs qui limite les économies d’échelle ;
  • La grande fragilité écologique insulaire : des cyclones récurrents13 ;
  • Le lourd héritage colonial a fragmenté les langues, diversifié les pratiques politiques et les structures économiques.

L’arc antillais constitue ainsi l’ensemble caribéen le plus sensible à la crise par :

  • La baisse de la fréquentation touristique par les clientèles nord-américaines et européennes ;
  • La baisse des envois d’argent par les expatriés ;
  • La crainte de la remise en cause des paradis fiscaux. De fait, ces derniers ont signé des accords a minima avec les pays occidentaux concernant une meilleure lisibilité de leurs activités financières. Mais l’évasion fiscale, les montages financiers offshore et le blanchiment de l’argent issu de la grande criminalité n’ont guère été affectés. Les paradis fiscaux caribéens ont vite retrouvé leur « utilité » dans le fonctionnement de la finance mondiale14, mais en observant la montée en puissance de leurs concurrents asiatiques et pacifiques.

Les trois Guyanes sont trois îlots forestiers au peuplement linéaire côtier et à l’économie fragile. Suriname et Guyana profitent de la hausse des prix de la bauxite mais ce secteur n’a pas l’ampleur qu’il avait dans les années 1980. La Guyana, la plus pauvre des trois, s’efforce de tirer parti de son appartenance au CARICOM. Au large de ces trois territoires, les structures géologiques sous-marines sont favorables à la présence d’hydrocarbures. Le Suriname a une faible production ; la Guyana n’en a pas encore trouvé, alors que la Shell fore le premier puits au large de Cayenne, en Guyane française. Ces trois territoires n’ont guère d’échanges entre eux et subissent l’influence brésilienne, plus nocive que positive pour l’instant : orpaillage clandestin en forêt, trafics frontaliers divers. Par héritage, ces trois territoires ont toujours été rejetés ou, au mieux, ignorés par l’Amérique latine15.

Conclusion

Ainsi, l’AEC subit la crise mondiale avec des modalités fort différentes selon les États et les territoires. Après s’être fait peur avec la crise bancaire, les paradis fiscaux ont retrouvé les fruits financiers de la criminalité régionale fort prospère et les sommes soustraites aux fiscs gourmands des pays occidentaux endettés.

Les pays continentaux espèrent valoriser les produits de leur sous-sol auprès de leur nouveau client chinois. Prêteur et partenaire incontournable du Venezuela et de Cuba, la Chine attend avec sérénité, l’ouverture prochaine des nouvelles écluses du canal de Panamá pour renforcer sa présence géoéconomique dans une zone si longtemps chasse gardée de son rival nord-américain. Après avoir été un des foyers de la tension Est-Ouest durant trois décennies, l’AEC est devenue un des nœuds du nouvel affrontement entre les deux géants qui domineront une partie du 21e siècle. En profitera-t-elle ou subira-t-elle un simple avatar d’une longue histoire de mise en tutelle ? À moins que l’Amérique latine la régénère mais pour l’absorber.


 

1 Il apparaît symptomatique que l’Amérique latine n’ait pas été évoquée dans le débat de politique étrangère opposant les deux candidats à l’élection présidentielle récente !

2 BRICS = Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud.

3 11 des 23 États qui ont reconnu Taiwan comme État souverain.

4 Ainsi les emprunts du Venezuela auprès de la Chine sont négociés à 6 % d’intérêt, soit un taux moitié de celui exigé du Venezuela sur le marché international.

5 Aux Bahamas, la Chine finance et construit un énorme complexe touristique de 2 250 chambres, avec golf, casino, centre de congrès et commerces de luxe. Pour ce futur Baha Mar, la société de construction chinoise a fait venir 8 000 travailleurs chinois pour l’édifier, avant qu’ultérieurement il puisse recevoir de riches touristes chinois.

6 Depuis 2007 : 16 milliards de dollars dans les infrastructures énergétiques, 5 500 milliards à la compagnie PDVSA pour des projets pétroliers, 20 milliards pour des infrastructures, des projets agricoles et des logements, 1 milliard pour la sidérurgie.

7 Le CARICOM pour les territoires anglophones, la Communauté andine des nations, les membres du MERCOSUR, ceux de l’accord Amérique centrale–République dominicaine sans oublier l’ALENA.

8 En 2012, marée noire dans le delta de l’Orénoque par rupture d’un pipeline. Récemment, l’explosion dans la raffinerie d’Amuay (péninsule de Paraguaná, proche de Maracaibo).

9 Ce ne sont pas les accords avec l’Iran qui amélioreront cette situation puisque l’Iran, autre grand producteur de pétrole brut, doit importer la moitié de ses besoins en produits pétroliers raffinés !

10 En novembre 2012, un séisme de magnitude 7,4 situé au large de la côte pacifique du Guatemala a provoqué plusieurs dizaines de morts et de nombreux dégâts ; il est le plus puissant séisme subi par ce pays depuis celui de 1976 (23 000 morts).

11 La ville de San Pedro Sula (Honduras) détient le record mondial de 86 homicides pour 100 000 habitants devant la ville mexicaine de Ciudad Juarez (74).

12 Plus de 1 000 habitants au km2 à Saint-Martin, 4 à 5 dans les Guyanes.

13 En 2004 et 2005, les cyclones Yvan et Emily ont détruit 90 % des bâtiments, des infrastructures et des vergers de muscadiers de Grenade. Sainte-Lucie a beaucoup souffert de Lucy en 2010. En octobre 2012, Sandy a durement frappé la République dominicaine, Haïti et Cuba, avant d’aller ravager la côte nord-est des Etats-Unis. Le tremblement de terre de janvier 2010 a fait 8 milliards de dégâts en Haïti, soit presque près de 2 fois son PIB annuel et causé plus de 200 000 morts.

14 Ceci explique le haut niveau de vie de certains archipels comme les Bahamas, les îles Caïmans, les Turks-et-Caïcos et les îles Vierges britanniques.

15 Le Venezuela laisse en latence une revendication territoriale portant sur la moitié septentrionale de la Guyana.

Auteur : Jean-Pierre Chardon

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